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 Michel Jamsin

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 - 2002 > 1978

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La sensualité picturale

La picturalité est essentiellement faite, pour moi, de deux sensualités indissociables : celle de la couleur et celle de la matière, c'est-à-dire de la surface, de la texture du matériau qui sert à peindre.

La sensualité de la couleur est naturellement visuelle, mais aussi émotionnelle. Celle de la matière est visuelle mais particulièrement tactile, même si on ne caresse pas des doigts un tableau.

Tous les matériaux ne possèdent pas les qualités sensuelles qui me satisfont. J'ai tôt rejeté la peinture à l'huile avec ses matités inopportunes, ses craquelures aléatoires, les traces des soies de porc, son aspect graisseux, ses lenteurs au séchage… Je n'ai pas eu beaucoup de plaisir avec l'acrylique en tube, matériau mat, inerte, peinture opaque et plate pour affiches.

Par contre la couleur cellulosique, émail somptueux qui permet les superpositions de couches de couleur vibrante, matériau naturellement satiné, qui vit et s'arrondit au séchage, me permet toutes les audaces de la couleur, que j'aime haute, intense, variée, contrastée.

J'ai tenté les effets fluorescents des contrastes simultanés et complémentaires, les verts acides et le rouge vif, la plus belle couleur, flamboyante et sans compromis. Les harmonies de jaunes forment de grands carrés de lumière. Les surfaces lisses accolées aux surfaces grenues se mettent en valeur réciproquement.

Je disais : "La couleur c'est la vie." Et je bannissais les gris.

Expérience récente : le noir

Récemment, de l'acrylique noir en pots (de trois kilos par exemple), épais comme une pommade, m'a ouvert le champ d'une autre sensualité de couleur et de matière.

Il s'agit de plonger un large pinceau dans un grand pot de "goudron" noir et de l'étaler sur la surface de la toile, de forcer la couche épaisse à inscrire et à conserver la trace incisive du geste. En noir sur noir, les visages, les objets peints deviennent une écriture de signes dont les rythmes sont ceux de la main qui dessine. En noir sur noir, c'est le reflet satiné de la lumière sur les reliefs de la surface qui montre la peinture.

Dans cette régression de la couleur à un niveau sous zéro (le noir est l'absence de couleur, mais c'est quand même une couleur), la sensualité tactile et visuelle est d'un tout autre ordre : plus austère, plus intérieure, plus âpre. La peinture séduit moins qu'elle n'impressionne.

Le retour des couleurs

A partir de cette base sont apparues progressivement d'autres couleurs. Mais cette fois, il ne s'agit plus de variations libres, mais bien de teintes à valeur quasi symbolique. Un ocre argileux est la couleur de la terre. Une ponctuation rouge vif se dépose parfois sur le noir comme pour lui donner du cœur, du sang. Un vert sélectionné apporte ses veines minérales de bronze patiné.

Des glacis transparents, déposés liquides à l'horizontale, unifient les masses entre elles, raffinent leurs coloris et marquent les reliefs des pâtes.

Et après séchage complet, deux couches de cire polie à la brosse lustrent la peau de la peinture.

D'autres couleurs attendent dans leur pot. Les tableaux se composent maintenant d'un petit nombre de nuances. La couleur est nue mais très charnue. Elle se pose directement, spontanément, sans virtuosité, en formes simplifiées, en silhouettes presque primitives.

Michel Jamsin, mai 2002

 

Comment se forme le goût ?
En 1958, j'avais 17 ans. Je dérivais solitaire à la foire de l'Exposition Universelle de Bruxelles. Je suis entré dans une tente où était annoncée une attraction remarquable : une femme panthère.

Je me suis trouvé seul dans un espace obscur et silencieux, cabinet de curiosités insolites : des reptiles globuleux empaillés, des squelettes siamois, des fœtus flottants, des objets de magie primitive, …

Une belle femme aux yeux sombres était assise à l'écart, sur une petite estrade. Elle portait un peignoir et semblait s'ennuyer, le regard indifférent. En suivant les étagères où s'alignaient des bocaux remplis de je ne sais quoi d'innommable, je progressais vers elle. Quand je fus assez près, soudain, d'un geste vif, elle écarta les pans du peignoir et dénuda ses cuisses. Elles étaient couvertes de taches brunes.

Défaut de pigmentation ou artifice ? Je les regardai quelques instants puisque c'est pour elles que j'avais payé mon entrée, puis, troublé, je me tournai à nouveau vers les bocaux pendant qu'elle rajustait son vêtement.

Est-ce depuis que j'aime ces lieux étranges, musées ou temples, où des choses humaines ou animales trempent dans des vases, où des mannequins de cire paradent et reconstituent des anatomies aberrantes, où des catafalques d'or et de verre révèlent les momies incrustées de pierreries ?

La vie et la mort, le séduisant et le répulsif, le vrai et le faux confondus en trompe-l'œil.

 

Comment peut-on n'être pas un touche-à-tout en art ?

J'ai bien dû constater, un jour, que je n'ai pas beaucoup de suite dans les idées. Je travaille dans trois catégories : la peinture surtout, la sculpture à l'occasion, parfois l'écriture.

Et comme dans l'ordinateur, chaque catégorie se compose d'une série de sous-catégories.

L'écriture se partage entre des textes pour le théâtre, des contes et feuilletons pour la radio, des histoires courtes, des chansons…

La sculpture s'est d'abord manifestée en terres cuites, puis en objets-momies composites, et finalement en assemblages colorés et lumineux, parfois en décors de théâtre ou en installations.

Et la peinture? Elle évolue selon la dérive intransigeante de l'inspiration, capable parfois de virages brutaux. Les débuts sont teintés d'expressionnisme ponctué d'un peu de fantastique et d'humour (noir). Puis apparaissent les grandes vignettes de romans-photos qui explorent les limites de l'imagerie, du kitsch et de l'anecdotique pour les transcender par la picturalité agissante.

Soudain, le geste pulsionnel et rythmique devient prépondérant, avant de faire place à des peintures-collages où les objets viennent s'accoler à la surface peinte au pochoir et au spray.

On repart avec de nouvelles images et des portraits aux stylisations sophistiquées. Puis apparaissent les silhouettes qui débouchent sur des tableaux en faux marbre et des travaux à partir des pictogrammes routiers. Vient le temps des grands personnages dessinés comme des graffitis automatiques.

Actuellement une nouvelle voie s'est ouverte : des tableaux en acrylique épais, noir sur noir, qui se lisent surtout par les reflets satinés des reliefs. Puis la couleur est revenue progressivement dans la matière épaisse comme une pommade, déposée avec un pinceau brut, en un geste élémentaire, préhistorique.

Le principe essentiel qui nourrit mon désir de peindre reste la sensualité du matériau traité et l'importance prépondérante de la couleur, qu'elle soit variée, nuancée, haute, ou comme maintenant, simplifiée, parfois unique (difficile à photographier et à reproduire sur un écran).

Au début j'étais troublé par ces besoins de changements qui s'imposaient à moi. Et puis j'ai découvert la sensation de l'unité dans la diversité. Après tout, c'est aussi une attitude artistique d'explorer les voies de l'art, surtout celles inconnues qui amènent à l'imprévisible.

Les touche-à-tout de l'art sont capables, à chaque manifestation, de m'étonner. J'aime leurs méandres et leurs labyrinthes à surprises davantage que la ligne claire et droite de ceux "qui ont trouvé leur voie" ("leur style" comme nous disions entre étudiants des beaux-arts impatients de nous démarquer.)

 

Un conte court

Ayant fait fortune en fabriquant toute sa vie de fausses sculptures de Rodin en bronze, un faussaire put enfin prendre sa retraite et se consacrer à sa vocation : réaliser de petites tours Eiffel en faux bronze.

M. J. février 2002


Michel Jamsin a une peinture qui fait souvent penser au coup de poing.
A 26 ans, sa première exposition est, en plus, un coup de maître.
L’expressionnisme a certainement été la bonne louve de ce « Romulus » de l’art wallon.
Ses personnages ont une présence monumentale obsédante.
Le ciel semble écraser les plus grands.

Michel Jamsin exprime, sans doute, l’obsession de sa génération, celle de la prison quotidienne où se débat l’homme déchiré entre ses devoirs et ses désirs.

On a vu, il y a quelques années, croître dans les rangs des élèves de Gustave Camus, ce recours à un expressionnisme fantasque, que l’on a appelé également « sauvage » Ce phénomène était d’autant plus étonnant que l’œuvre de Camus leur offrait un miroir de rectitude et de paix idéale, encore que ces derniers temps, une certaine fièvre ait conféré une nervosité baroque nouvelle au graphisme du maître wallon. (…)

(Premier article de Paul Caso pour la première exposition personnelle à la Galerie Albert 1er en mai 1968)


  

"Michel Jamsin.  De là à là"
à commander à l'artiste, relate l'évolution chronologique de son travail jusqu'en 1992.
68 pages, une centaine d'illustrations couleurs. 

Prix 20 €, port compris.


 

2002 - 1978


"ETAGERE LE DUEL" 2002
60X80
Acrylique sur panneau


"ETAGERE LE CHIEN" 2001
120x80
Acrylique sur panneau


"ETAGERE LE PLONGEON" 2001
120x80
Acrylique sur panneau


"CERISES EN HAUT" 2000-01
120x80
Acrylique sur panneau


"POEME A DEUX MOTS" 2000
60x90
Acrylique sur panneau

 

 


"TRIO AU SQUELETTE" 1997
170x122
Cellulosique sur panneau


Diagonale II 1973
190 x 165 cm


Visage-Puzzle 1980
125 x 170 cm


Défense d'Obéir 1983
170 x 125 cm
 


Les Promeneurs 1985
125 x 170 cm

 
La Mèche Flamboyante 1985
125 x 170 cm
 


Rose 1986
125 x 170 cm


Tête de Nounours 1991
60 x 60 cm



Dames de Confidences
Largeur 32 cm

 


Les Scrupules
125 x 125 cm


Echange de Confidences 1978
125 x 125 cm


Les Souvenirs 1978
125 x 125 cm



Monsieur Charlie et ses élèves
170 x 125 cm

 

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